Marie-Claude Monfrais-Pfauwadel :

Madame : ces petits mots superflus sont des « embrayeurs » que votre fille utilise pour se donner un élan dans sa parole et ne pas bégayer sur le premier mot. Elle a trouvé instinctivement un truc à ne pas bégayer, et l’utilise d’une manière qui finalement parasite plus sa parole que si elle bégayait franchement !

Montrez lui, dans des moments privilégiés de jeu et de détente à jouer avec ses premiers mots en les débutant par un petit soupir sur sa main ou la votre et faites en de même. Mais que ceci demeure très ludique et reste bien cantonné à certains moments courts de la journée, rien qu’entre vous deux. On ne peut être tout le temps sur le dos d’un enfant, il trouvera bien des échappatoires et on aura l’inverse de l’effet escompté.

Les filles sont moins atteintes par le bégaiement que les garçons (bien que ceci ne soit pas tout à fait exact en Afrique), mais le pronostic de leur bégaiement est le même que celui des garçons. Un enfant atteint de bégaiement développemental sur quatre le restera à l’âge adulte. Sont plus à risque ceux qui ont commencé à parler tard et mal, ceux qui ont bégayé tard (après 6-8 ans), ceux qui ont bégayé après un problème neurologique et en particulier des convulsions et des crises d’épilepsie. Pour les autres, deux facteurs « entretiennent » plus que d’autres le bégaiement du jeune enfant : la peur et la précipitation. C’est pour cela qu’il faut être vigilant sur tout ce qui est de l’ordre de la pression temporelle – et rassurer l’enfant sur la valeur qu’il a à vos yeux.