L'intérêt discutable d'être un thérapeute bègue
Par Alexandre le Lundi 26 janvier 2009 - Réflexions - Lien permanent
J'entends souvent autour de moi des personnes bègues dire qu'elles auraient davantage confiance en un thérapeute qui aurait été bègue. C'est également un argument fort qu'avancent les formateurs bègues des "stages sauvages" (entendez par là Ivan Impoco et Christian Boisard). Voyons ensemble les pour et les contre d'avoir à faire à un "thérapeute" bègue pour traiter son bégaiement.
Je fais un petit abus de langage en parlant de thérapeutes lorsque je parle en particulier d'Ivan Impoco et de Christian Boisard, mais pour la compréhension du discours, le terme "thérapeutes bègues" désignera les professionnels du bégaiement ou les formateurs de "stages sauvages" ayant souffert ou souffrant toujours du bégaiement.
L'intérêt évident que présente le thérapeute bègue qui s'occupe de personnes bègues est qu'il connait parfaitement le bégaiement puisque il a vécu avec ce trouble de la communication dans toute sa complexité : tantôt vécu comme une petite différence, tantôt comme un terrible handicap qui entrave les choix de vie de la personne qui en souffre. Ainsi, une compréhension mutuelle du bégaiement s'instaure naturellement entre le thérapeute bègue et son patient. Le patient pourra plus facilement se sentir proche de son thérapeute, partager aisément ses expériences, voire même prendre le thérapeute comme un parfait exemple de réussite malgré un bégaiement (cela est en particulier vrai avec les formateurs de "stages sauvages" qui se posent en modèle devant leur stagiaire, l'objet du stage étant qu'ils reproduisent les techniques que le formateur met déjà en œuvre avec succès pour son cas personnel). Pour des patients renfermés sur eux-mêmes du fait de leur bégaiement, le thérapeute bègue peut leur confier sa propre expérience de telle sorte à instaurer une complicité propice au fait qu'ils acceptent de parler de leur propre bégaiement.
Cependant, le bégaiement d'un thérapeute peut profondément le déservir s'il reste trop centré sur son expérience personnel, tentant de reproduire chez le patient son schéma de réussite sans prendre en compte la spécificité du bégaiement de son patient ; car nous savons bien que chaque bégaiement est unique, sa construction étant intimement liée à l'histoire et aux ressentis de la personne bègue. Il est déjà difficile de bien comprendre son propre bégaiement, alors lorsqu'il faut tenter de comprendre celui de ses patients, il peut être difficile de ne pas se laisser influencer par son propre vécu. Il peut être difficile d'avoir le recul nécessaire pour assurer un bon traitement du patient, en prenant en compte sa vision, ses émotions, ses objectifs.
Prenons un exemple. Ivan Impoco a créé sa propre méthode pour mieux gérer son bégaiement (son "incertitude orale"). Aujourd'hui en tant que formateur, il ne fait que calquer sa méthode et son schéma de réussite sur ses stagiaires, laissant de côté les stagiaires un peu différents pour qui la méthode est inefficace (ou inapplicable) sur la durée. A cela répondra-t-il certainement que ces stagiaires manquaient de motivation, ou qu'ils n'avaient pas l'énergie suffisante pour se battre contre leur bégaiement. Cette simple pensée illustre parfaitement le fait qu'Ivan Impoco reste cloîtrer dans ses propres mécanismes qu'il veut aveuglément insuffler chez les autres.
C'est pourquoi je pense qu'il est dangereux qu'un thérapeute se prenne comme exemple pour guider son patient vers sa victoire face au bégaiement. Je crois que l'essentiel pour un thérapeute est de pouvoir instaurer entre son patient et lui-même un climat de confiance, une véritable collaboration, une profonde alliance pour aller vers les objectifs du patient, en respectant ses convictions et en sachant lui insuffler l'énergie et la motivation suffisantes à l'atteinte de ses objectifs.
Comme vous le voyez, il y a des pour et des contre à faire appel à un thérapeute bègue ou non. Mais finalement, je ne pense pas que cette considération doit entrer en ligne de compte pour le choix de son thérapeute. Peu importe que le thérapeute ait été ou soit encore, ou n'est jamais été bègue. L'essentiel est ailleurs, dans la complicité qui s'instaure entre le thérapeute et son patient et le travail efficace qui en est le fruit.
Ci-après le lien vers le texte qui a suscité et nourrit ma réflexion : Joe and Joe
Commentaires
On ne peut plus d’accord. Pour avoir expérimenté les deux, (avec une ortho non spécialisée, toutefois…)
Je me permettrais d’ajouter une remarque à propos de l’emploi du terme “connaître” le bégaiement. Il y a le vécu, et il y a la connaissance. A mon avis, il faut les deux. Or, les deux personnes citées n’ont qu’une connaissance empirique du problème.
Et n’oublions pas les chercheurs bègues (Maguire, Yairi)…
En effet ! A noter également que beaucoup d’orthophonistes “spécialisées” ont connu de près le bégaiement puisqu’elles ont eu l’envie de se spécialiser suite au bégaiement d’un proche (parent ou enfant), telles Véronique Boucand ou Sylvie Brignone pour ne citer qu’elles.
Vos commentaires sont trés bien, et je vous en félicite.
L’empirique du soi-même bien évidemment ne suffit pas, du fait que chaque être humain ne réfléchit pas de la même façon, chacun son empirique, ses propres images,aucune méthode ne peut étre universelle.
Une méthode peut uniquement marcher que si on l’adapte à l’esprit de chacun.
Une personne possédant une méthode, doit avant tout deviner et comprendre chaque personne qu’il a en face de lui.
Pour information, à partir du moment où vous arrivez vous même à comprendre votre bégaiement, pour ensuite le gérer, cela est déjà une trés grande réussite.
La première chose à faire est de se connaître soi-même, pour enfin trouver des solutions à son propre bégaiement qui jusqu’à présent ne vous était pas suffisemment intelligible pour le comprendre.
Bien des solutions se trouvent à l’interieur de soi-même, grâce à ses propres ressentis.
Pour cela il faut travailler sur soi-même sans relâche, en sachant bien que ce travail ne sera jamais terminé!
Pour répondre à Olivier( Le Grand scientifique )avez-vous des solutions? avez-vous vous même géré votre bégaiement? ou celui des autres? pour affirmer avec conviction vos propos?
Connaissez-vous Christian Boisard pour parler de lui?
Lui, il ne vous connaît pas donc il ne vous juge pas!
Il est plus facile de juger les autres que soi-même!
« Il faut connaître avant de savoir et ne pas juger sans avoir de solutions »
ENFIN
LE BEGAIEMENT C’EST BIEN D’EN PARLER MAIS IL FAUT AGIR AVEC EFFICACITE
Les plus grandes réussites sont celles que l’on obtient, avec la générosité de son cœur et non par concours de dualité entre chaque méthode, afin d’en tirer des profits lucratifs.
le bégaiement n’est pas un commerce, il nous fait trop souffrir.
Christian Boisard
Entièrement d’accord avec votre dernière phrase Christian.
Le bégaiement n’est pas un commerce, c’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas essayé de créer ma méthode et préféré m’investir bénévolement.
Moi le bégaiement ne me rapporte rien, il me coûterait plutôt en temps passé :)
Votre réponse est signée Christian Boisard, et pourtant vous parlez de ‘lui’ à la troisième personne. Vous avez déjà laissé un message très similaire sur un autre post d’Alexandre. A qui a-t-on affaire ?
Je ne suis pas scientifique, par ailleurs je n’apprécie pas votre ton à mon égard.
Si vous avez d’autres connaissances qu’empiriques sur le bégaiement, alors acceptez mes excuses. Sinon, relisez bien mon commentaire.
Bonjour Daniel,
Moi le bégaiement me coûte beaucoup plus que vous pouvez vous l’imaginer. Les preuves sont dans la salle que je prends pour dispenser mes stages, et toutes les démarches que j’effectue pour défendre les intérêts des personnes qui souffrent de bégaiement. En ce qui concerne votre phrase, qui ne me plaît pas du tout, cela me comfirme que vous êtes toujours bègue.
Si ce n’ai pas le cas téléphonez moi au 01 42 41 06 36.
Il est facile d’écrire sur les forums, et moins facile d’expliquer ses pensées verbalement! car les discutions écrites permettent de cacher totalement son bégaiement.
« Le bégaiement n’est pas un commerce, c’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas essayé de créer ma méthode et préféré m’investir bénévolement »
Peut-être que vous n’avez rien à proposer de concret.
En ce qui concerne vos investissements sur le bégaiement, je ne pense pas que l’on se soit croisé dans les ministères et autres, alors que faites vous ?
Pour mon investissement personnel je vous informe que le suivi de mes stages sont totalement gratuits, la majorité du temps c’est moi qui rappelle mes anciens stagiaires pour leurs éviter des factures importantes de téléphone. si vous avez à consacrer comme moi environs 1000 Euros par mois de téléphone plus les frais de relations publiques, frais de salle de stage qui se trouve dans les quartiers les plus prestigieux de Paris etc….. qui ne sont pas à moindre frais.
Alors bravo à vous, vous êtes un grand humaniste, et vous ferez avancer les choses.
Dans vos explications sur le phénomène du bégaiement,
surtout ne dites pas comme certains, il faut accepter son bégaiement, car pour la recherche d’un emploi et autres, ce ne sera pas la même chanson, sauf coup de chance.
De par votre implication personelle, peut être que prochainement nous nous croiserons dans les divers ministères et autres, pour défendre la cause des personnes qui souffrent de bégaiement, ansi que certaines de vos informations verront le jour dans les médias.
Pour cela il faut vous faire entendre verbalement.
Alors faites vous entendre,
Téléphonez moi, car votre réponse par écrit sera pour moi une sorte de fuite à votre réel probléme.
Pour information,
Ne me jugez pas sans me connaître, à moins que vous ayez du temps à perdre, et quelque chose à vendre?
Encore une fois
Il est plus facile de juger les autres que soi-même!
« Il faut connaître avant de savoir et ne pas juger sans avoir de solutions »
PS: toutes personnes ayant des suggétions et autres à me faire, ayez la gentillesse de me téléphoner, cela sera plus simple, là au moins vous me connaîtrez vraiment, et non pas par les on dires des personnes qui ne me connaîssent pas, et que je ne connaît pas.
Il ne faut jamais écouter les intermédiaires, ils peuvent parfois avoir trop grosse estime d’eux même, et vous induire en erreur.
Christian Boisard 01 42 41 06 36 ou 06 32 37 75 57.
J’attends vos appels avec plaisir.
Pour ceux qui me critiquent, ou pensent avoir la science infuse comme beaucoups, ayez enfin le courage de me téléphoner.
Pour les autres, c’est avec plaisir que je vous donnerai des conseils.
J’ai l’intention prochainement d’ouvrir gratuitement dans toute la France, des points d’informations et de rencontres pour toutes les personnes qui souffrent de bégaiement. A ce jour suite aux diverses critiques sur moi, je me demande si cela vaut vraiement la peine que je m’investisse en temps et financièrement?
Dommage pour ceux qui en ont vraiement besoin!
Christian Boisard
Grosse colère, au vu des nombreuses fautes d’orthographe !
Vous ne voulez pas être jugé, mais vous semblez ne pas vous priver de me juger, visiblement sans me connaître, sinon vous sauriez que je ne bégaie plus :)
Comme ma vie est bien remplie, je fais ce que je dois le mieux possible, et si on ne me rencontre pas dans les ministères, je passe beaucoup de temps sur les forums et à des tâches de gestion.
Mais d’autres le font.
Pour “soigner” les personnes bègues, je fais confiance aux professionnels que sont les orthophonistes et les phoniatres, car mon chemin vers la guérison n’est que le mien, et si l’on peut en tirer des réflexions, je ne conçois pas qu’on puisse imaginer le “plaquer” sur d’autres personnes. Ce serait vraiment méconnaitre profondément ce qu’est le bégaiement.
Beaucoup trop complexe pour que des méthodes “bout de ficelle” puisse avoir quelque crédibilité.
Ce que j’ai à proposer de concret ?
Est-ce à comparer à vos tapotements de doigts sur une table ?
J’ai essayé cela en 1967, et je sais bien que ce n’est pas efficace.