Le bégaiement, perturbation idiopathique de la production de parole impliquant son contrôle moteur devient habituellement évident au cours du développement. Grâce à la neuroimagerie anatomique et fonctionnelle, des efforts ont été faits pour identifier les anomalies neurologiques impliquées dans le développement, la guérison, et la persistance du bégaiement. Les processus impliqués dans le développement cérébral, les interactions cerveau-comportement pendant le développement, ainsi que la plasticité neuronale résultant de la perturbation de la parole, rendent l'interprétation des résultats de neuroimagerie très complexe. La recherche sur d'autres maladies idiopathiques du développement soulève des questions relatives à l'interprétation des résultats anatomiques et physiologiques chez l'enfant et l'adulte. Ces derniers doivent être interprétés avec précaution car ils ne reflètent nécessairement la cause neurale du bégaiement. D'autres pathologies du développement affectant la production de parole, ou le contrôle moteur en général montrent la complexité de l'interprétation des résultats. Le problème de l'effet d'interventions thérapeutiques précoces au cours du développement sur les fonctions et les structures cérébrales ajoute à cette complexité. Une comorbidité importante doit aussi être considérée. Plusieurs modèles et hypothèses seront discutés de ce point de vue. Une prédisposition génétique affectant le développement cérébral, la migration cellulaire et les processus d'élagage neuronal, la consolidation des faisceaux de matière blanche au cours du développement, la neuroplasticité développementale de la matière grise et les variations structurelles. Tous ces processus peuvent être de plus modifiés par les interactions comportement-cerveau et par l'expérience. Les dessins expérimentaux destinés à comprendre la complexité des bases neurologiques du bégaiement tout au long de la vie seront discutés.


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