Le bégaiement survient dans la plupart des cas entre 2 et 3 ans, avec peu de cas décrits après l'âge de 6 ans (Ambrose and Yairi, 1999 ; Mansson, 2000). Jusqu'à 80% d'entre eux guérissent entre 2 et 3 ans, davantage les filles que les garçons (Yairi and Ambrose, 1999). Les bases neurales du bégaiement ne sont toujours pas établies, encore moins les bases de la persistance ou de la guérison naturelle qui sont déterminées pendant l'enfance. Alors que plusieurs études utilisant la neuroanatomie structurelle et fonctionnelle ont été conduites au cours des dix dernières années, toutes ont été consacrées au sujet adulte dont le cerveau représente probablement le résultat des effets de la pathologie et des modifications neuroplastiques en réaction au bégaiement.

Dans cette présentation, je passerai en revue les données récentes de neuroimagerie fonctionnelle et structurelle chez les enfants et les adolescents qui bégaient. Ces études indiquent des anomalies de la matière blanche qui sous-tend les fonctions d'intégration sensori(auditivo)-motrice (Chang et al., 2008 ; Watkins et al., 2008), qui répliquent ainsi des données obtenues chez l'adulte avec les mêmes techniques (Sommer et al., 2002). Ces résultats indiquent un déficit qui pourrait être proche de la cause du développement du bégaiement. D'un autre côté, nous trouvons des anomalies de la matière grise qui ne se rejoignent pas avec les données chez l'adulte (Foundas et al., 2001 ; Jancke et al., 2004), ce qui suggèrent des différences correspondant aux changements dans la structure cérébrale résultant d'une vie de bégaiement. Je discuterai les résultats chez les enfants, en fonction de données récentes d'autres groupes qui ont décrit des changements dynamiques se produisant au cours de la jeune enfance et l'adolescence. Les problèmes et des propositions pour des recherches futures sur la persistance et la guérison du bégaiement seront aussi discutées.