Impalpable
Par Alexandre le Mardi 8 août 2006 - Réflexions - Lien permanent
J’ai déjà vécu un quart de siècle… quand même ! Je dois être environ au tiers de ma vie. Si je fais le bilan de ces années passées, ma vie sociale et sensible ne s’est réduite qu’à l’errance d’une ombre éthérée dans un monde pourtant prometteur. Aujourd’hui plus que jamais je ressens l’incommensurable besoin d’être un corps pour accéder au monde sensible, de toucher et d’agir, de ressentir des émotions pour ce que je fais et non plus pour ce que j’imagine.
Le cinéma, la musique, internet, toutes mes passions actuelles, me projettent dans des paradis artificiels ô combien plaisants… mais ô combien éphémères et volatiles. Je tchatte, je navigue, et les pages défilent sous mes yeux, me soufflant à l’oreille ce qui pourrait être possible… et je laisse passer, me rassurant avec le suivant simulacre de communication. Je regarde des films et je vis de folles romances d’une ou deux heures, ne pouvant retenir une larme à chaque fois que l’actrice me dit « Je t’aime ». La puissance suggestive de la musique me fait vibrer, survolant des paysages de rêves et approchant des muses qui disparaitront bien vite. La force du virtuel… Je rencontre des gens et je ne peux concrétiser avec eux tous les rêves que j’ai explorés. Faute à mon bégaiement ? Non… faute à l’image que je m’en suis fait. Faute à moi tout simplement.
J’ai envie de concret, de palpable. J’ai envie, près de mon oreiller, d’une tête faite d’os, de chair et de sang, de cheveux que je pourrais caresser, d’yeux dans lesquels plonger, de lèvres à embrasser, d’oreilles où chuchoter mes secrets, d’un corps à enlacer. Je voudrais parcourir de mes mains les courbes de ce corps et être ému par ce que je touche. J’ai envie de parler, d’échanger, de rire avec cette personne. J’ai envie de partager ma vie. Elle et moi… je ne veux plus de moi et mes rêves.
Je passe trop de temps devant des ordinateurs, au bureau comme à la maison. Trop de temps à parler avec mes doigts plutôt qu’avec mes cordes vocales. Trop de temps à nourrir mon cerveau et pas assez à me donner les moyens d’avoir des sensations bien réelles, bêtement corporelles, physiologiques, de l’électricité parcourant mes nerfs. Trop de temps à rêvasser de choses que je ne me donne pas les moyens de faire arriver.
Aujourd’hui, je découvre une nouvelle manière de me rappeler à la réalité. J’ai commencé il y a quelques jours un régime pour perdre les kilos superflus qui déplaisent à mes compagnes virtuelles. Sentir ses muscles se tirailler, son ventre se nouer et se rétracter n’ayant plus rien à digérer, n’est pas déplaisant. J’ai enfin le sentiment d’agir en sentant ainsi mon corps en totalité et en permanence. Je me sens commencer l’indispensable changement qu’il me faut opérer pour peut-être commencer à vivre vraiment, à vivre pleinement, à vivre dans la réalité. Se faire mal pour se rappeler qu’on existe et qu’il faut exister… ça permet de me convaincre à chaque instant que je peux encore agir pour faire avancer les choses.
Commentaires
Un quart de siècle, oui, mais tu as encore un bon demi siècle devant toi, chose qui est moins certaine pour moi avec le tabac. Mais c'est un choix que j'assume.
Je comprends parfaitement ta détresse, ton désarroi de ne pas avoir une personne à aimer et à choyer. La vie se joue énormément de certains d'entre nous et ça me chagrine beaucoup de savoir que nous n'avons pas tous la chance d'avoir trouver son âme soeur avec qui partager toute son existence. Mais la vie sait sourire de temps à autre et je ne doute pas que bientôt tu trouveras la personne que tu espères depuis longtemps, une personne qui saura te rendre le sourire et qui fera avec toi le grand chemin de la vie.
Ne desespère pas mon ami, l'Amour te tendra les bras bientôt, j'en suis persuadé ! Et là , tu oublieras très vite toutes tes peines, toutes tes attentes pour profiter pleinement de la vie qui te sourira enfin et qui te fera rayonner de bonheur jusqu'à la fin de tes jours. Patience et courage Alexandre, le bonheur n'est pas que pour les autres.
Tu me gagne, j´ai trois ans plus de toi et je ne me suis pas construit ma vie et c´est maintenant que je commence. Lorsque j´ai lu ce témoignage, j´ai un mot à te dire. Tu es entrain de te construire et essayer de te comprendre et finir avec des idées sur toi qui t´on fais mal pendant ta vie. Cela est difficile .Tu commence à te rendre compte de cela et cela l´ important. Tu t´as fais un petit monde, mais permet moi te dire que se monde sont des petites stratégies qui sont entrain de te pousser à des nouvelles après ce que j´ai lu dans tes témoignages. L´amour viendra lorsque tu auras tu saurais qui tu es. J´ai eu aussi le plaisir de te connaitre et permet moi dans ta vie tu dois être toi même, comme dans la journée ou je t´ai connu. Libre d´exprimer et libre d´être.